LE MATCH : MAIN SQUARE VS DOUR FESTIVAL

Le budget de nous autres festivaliers n'est malheureusement pas extensif.
Bien que l'envie d'enchaîner les festivals tout au long de l'été nous traverse l'esprit, des choix s'imposent de toute évidence. Et c'est là que les choses se compliquent : quel événement aura la meilleure programmation, l'ambiance la plus chaude à coût abordable ?

Pour essayer de répondre à ces questions, GET A LIVE propose une nouvelle rubrique, intitulée le match, l'idée étant de départager 2 événements selon nos propres critères, par définition subjectifs et discutables...Le match débutera par un derby entre le Main Square Festival d'Arras et le Dour Festival.
Bien que se déroulant à 2 semaines d'intervalles, et outre la proximité régionale de ces deux événements, le DOUR Festival et le Main Square Festival suscitent tous deux un engouement croissant des festivaliers et illustrent deux tendances opposées de développement des festivals européens.

Deux concepts très différents

Situé en Belgique à quelques kilomètres à peine de la frontière française, le DOUR festival s'est imposé en plus de 20 ans comme un des événements européens de référence de la culture alternative.  Accueillant jusque 150 000 personnes en 4 jours, le festival veille à offrir aux festivaliers une line up diversifiée à prix raisonnable.

Le Main Square d'Arras s'est imposé progressivement depuis 2004 comme un des plus importants rendez-vous musical de France dépassant en 2010 les 100 000 participants en 3 jours. Pour favoriser ce développement, les organisateurs ont délaissé la Grand Place du centre ville, un cadre joli mais étroit où les conditions d'accueil des festivaliers n'étaient pas optimales, pour rejoindre depuis 2010 la Citadelle Vauban d'Arras. Evénement mainstream par excellence, le Main square a bati son succès sur la capacité du leader mondial de l'événementiel, Live Nation, à attirer chaque année un nombre croissant de poids lourds de la scène rock internationale.

Line-up, éclectisme contre valeurs sûres 

Programmant quelques 200 groupes du 14 au 17 juillet, le DOUR 2011 donne l'embarras du choix.  Construit comme un parcours musical international, éclectique et pointu, le festival attribue à chacun des 7 espaces (en plein air ou sous chapiteau) une identité sonore qui lui est propre et où l'animation est assurée du milieu de la journée au petit matin. Et cet été, le choix sera particulièrement ardu pour les amoureux de qualité et de diversité musicale: rock, electro, métal, hardcore, hip hop, reggae, drum n bass, dubstep sont  représentés. Jugez plutôt :  Cypress Hill, Foals, Pendulum, Klaxons, Pulp, Flying Lotus, Public Enemy, Boys Noize, Spank Rock, House of Pain, The Herbaliser, Israel Vibration, Shantel, Ellen Allien, Fool's gold, Gold Panda, Steve Aoki, Vitalic, Anthrax, Les Ogres de barback, Akhenaton et Faf Larage, Rhoff, Joy orbinson, Cut Chemist, Dananananaykroyd, Jamaica et tellement d'autres à déguster ici : http://www.dourfestival.be/fr/lineup/
Pass 4 jours: 100 euros

L'édition 2011 du Main Square accueillera plus de 40 groupes en 3 jours, répartis sur deux scènes (ce qui est une amélioration notable par rapport à l'ancienne formule où les festivaliers étaient contraints d'assister indifférents au set de tous les artistes programmés ce qui plombaient un peu l'ambiance). Avec plusieurs têtes d'affiche par soir, l'édition 2011 réunit entre autres sur son énorme scène principale une line up digne des plus grands festivals européens : Queen of the Stone Age, Linkin Park, The Chemical Brothers, Limp Bizkit pour le premier soir, Moby, Arcade Fire, The National, Kaiser Chief le second et enfin Coldplay, Portishead, PJ Harvey pour finir. La présence d'une deuxième scène, fort appréciable,  permettra d'assister notamment aux lives de Two Door Cinema Club, Kasabian, Fleet Foxes, Aloe Blacc, Warpaint, Tame Impala, The Shoes, Underworld, Cold War Kids, Magnetic Man (pour la programmation complète : http://www.mainsquarefestival.fr/2011/fr/). Par contre, l'ambiance retombe aussitôt les concerts terminés ce qui est pour le moins déroutant quand on veut prolonger la soirée.
Pass 3 jours : 135 euros

Organisation : transport, hébergement et politique ?

Le DOUR Festival est un événement engagé qui se veut respectueux de l'environnement dans sa gestion du transport, des déchets et qui héberge, depuis 6 ans, un village associatif d'ONG et d'associations altermondialistes offrant aux festivaliers un lieu d'échange dans une ambiance décontractée. Des navettes gratuites sont prévues entre le village et le festival tout au long de la journée. En complément de l'hébergement en camping traditionnel, la création depuis quelques années d'un Festivillage constitué de 1000 abris en dur appellés festihuts est une initiative originale et pratique qui a trouvé son public (le village est déjà complet)

Le MAIN SQUARE propose un camping à proximité de la Citadelle, dans un joli parc de 40 ha très pratique mais pris d'assaut obligeant déjà les organisateurs à ouvrir un second espace sur l'Hippodrome d'Arras. Là aussi, des navettes gratuites relient la gare SNCF, la Citadelle et de le second camping, permettant de faire l'aller retour assez facilement depuis Lille ce qui peut être un bon plan si l'on n'est intéressé que par une seule nuit. Ici aucun engagement particulier, l'organisation est efficace et commercialement bien pensée par la maison de production experte en la matière (Live Nation organise également Rock Werchter, Way out West, le Download etc).

Verdict : DOUR l'emporte très largement pour les festivaliers à l'esprit alternatif à la recherche de découverte musicale, d'échange et de fête tout au long de la nuit. Le MAIN SQUARE s'apparente plus à nos yeux à une succession de concerts de groupes connus voir très connus, un centre commercial de l'événementiel en quelque sorte.  S'il est vrai que ce dernier a le mérite de combler un vide dans le paysage musical français, le DOUR lui offre aux festivaliers une dose d'évasion et de liberté créative et récréative particulièrement salutaire à l'heure actuelle. 


DOUR FESTIVAL 2011 - MUSIC » Lyla Skin 'Milky summer' from Dour Festival on Vimeo.